Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio

Article HEIRGMOU GRAPHE

HEIRGMOU GRAPHE

IIEIRGMOIJ GRAPIIT. (hary~oû ' z? ). Pollux, dans une énumération des délits qui ont un nom spécial sans qu'il y ait dans la langue grecque un mot particulier pour désigner le délinquant, cite l'Ei,ty(.d;, c'est-à-dire le fait de tenir injustement en change privée un homme libre et même simplement le fait de lui enlever temporairement l'usage de sa liberté individuelle 1. C'est ce délit que commit Alcibiade, lorsque, après avoir attiré chez lui le peintre Agatharque, il l'y retint de force pendant quatre mois, l'obligeant à décorer sa maison de peintures Il y avait un cas dans lequel le législateur athénien autorisait un simple particulier à en détenir un autre de son autorité privée. Quand un mari trouvait sa femme en flagrant délit d'adultère, il avait sur le complice de la faute un véritable droit de vie et de mort. Il pouvait, à son gré, ou bien le tuer, ou bien lui infliger quelque supplice humiliant, ou bien exiger de lui une promesse d'indemnité pécuniaire. Dans cette dernière hypothèse, le séducteur était le plus habituellement privé de sa liberté jusqu'au payement de sa rançon, ou jusqu'à ce qu'il eût fourni des sûretés pour en garantir le paie ment (Eip7Orivxt ("0; .i.otjv)'. L'Eio?p.dç ne constituait pas alors un délit. Il ne serait tombé sous le coup de la loi pénale que si le mari se fût rendu coupable de quelque fraude, par exemple en attirant dans un piège le prétendu complice de l'adultère, ou bien si la femme eût été notoirement une prostituée, ou bien encore si le délit eût été commis dans un mauvais lieu Dans toutes ces circonstances, l'Etoytt.dç cessait d'être juste, et la victime de la séquestration arbitraire pouvait intenter une action publique, appartenant à l'hégémonie des thesmothètes, la yrn léow; Eip7Oïlvxt éi; N.o;y v. Si la yeOE?-q était reconnue bien fondée, le plaignant était naturellement libéré des engagements qu'il avait pris ; ses cautions étaient déchargées et, suivant toute vraisemblance, une pénalité, que la loi n'avait pas déter 11E1 53 IIEK minée, mais que les juges proportionnaient à la gravité de la faute, était appliquée au mari coupable d'avoir, contrairement à la justice, fait usage de l'ei yp.dç. Laissant maintenant de côté le cas d'adultère, nous pouvons dire que la séquestration ou détention arbitraire d'une personne était un délit. Mais ce délit donnait-il ouverture à une action publique ou à une action privée? Les opinions sont très divisées. Dans l'énumération de Pollux', l'EipyN.dç figure au milieu d'infractions dont les unes donnent certainement naissance à une yp«pil, tandis que pour les autres il y a simplement i(xri. Westermann 2, Otto Thonissen parlent d'e(i i.ou yp«url. Lipsius ", s'appuyant sur l'autorité d'un vieux lexicographe qui a consacré un article à 1'Etpyiloô a:x-r,6, dit que l'action est simplement privée. Meier pensait qu'elle était tout à la fois publique et privée Nous sommes enclin à croire qu'une détention arbitraire devait être sévèrement jugée et punie dans une ville comme Athènes, qui attachait le plus grand prix à la liberté individuelle, et nous concluons à une yp«ÿr,. Il y aurait un argument décisif en ce sens dans une condamnation, que rappelle Démosthène 8, si elle avait été, comme le dit M. Thonissen, prononcée pour un fait d'Eipyp,dç9. Un minotier, Ménon, fut mis à mort, parce qu'il avait détenu dans son moulin un jeune adolescent de condition libre. Mais il est bien vraisemblable que l'action intentée contre Ménon fut motivée plutôt par quelque crime contre la morale que par une simple séquestration, et que la peine capitale fut prononcée contre l'accusé à la suite d'une ii sew; çoz l 10 A défaut de cet argument, on peut raisonner par analogie de ce qui avait lieu lorsque la séquestration pour cause d'adultère ne se produisait pas dans les conditions légales. L'action intentée contre le mari qui avait injustement employé l'Etpy?.dç était une action publique. Pourquoi n'y aurait-il pas eu également ypcops dans toutes les autres hypothèses d'Etoyu.d; illégitime? Aussi l'auteur du discours contre Alcibiade, attribué à Andocide, s'étonne-t-il de ce que la séquestration d'Agatharque, cette séquestration qui, aux yeux des censeurs, n'était pas, comme le dit Démosthène 11, une peccadille, mais était une grave atteinte à l'ordre public, ne donna lieu ni à une poursuite publique ni à une poursuite privée '3. Si l'on admet avec nous l'existence d'une yp«;ii,, il faut reconnaître que la peine dut être abandonnée à l'appréciation des juges. La criminalité varie, en effet, suivant les mobiles qui ont fait agir le coupable, suivant la durée de la détention, suivant les égards que l'on a pu avoir pour la victime, suivant le préjudice qu'on lui a IIEI;ALESLl ('ExxXilcî«). Fête attique célébrée par le dème d'Ilékalé', en souvenir de l'héroïne de ce nom, qui avait donné l'hospitalité à Thésée au moment où il partait pour lutter contre le taureau de Marathon'. Hlékalé avait fait voeu d'offrir un sacrifice à Zeus si le héros revenait sain et sauf de son expédition, mais elle mourut avant son retour. Thésée victorieux institua la fête des IIEKALESIA à la fois en l'honneur d'Hékalé et de Zeus Hékaleios 3. L. Couve.